8° après Trinité Lire : Marc 6, 34 JL Schaeffer 2 août 2009
34 Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et fut ému de compassion pour eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont point de berger; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. 35 Comme l'heure était déjà avancée, ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée; 36 renvoie-les, afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs, pour s'acheter de quoi manger. 37 Jésus leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Irions-nous acheter des pains pour deux cents deniers, et leur donnerions-nous à manger? 38 Et il leur dit: Combien avez-vous de pains? Allez voir. Ils s'en assurèrent, et répondirent: Cinq, et deux poissons. 39 Alors il leur commanda de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte, 40 et ils s'assirent par rangées de cent et de cinquante. 41 Il prit les cinq pains et les deux poissons et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains, et les donna aux disciples, afin qu'ils les distribuassent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous. 42 Tous mangèrent et furent rassasiés, 43 et l'on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons. 44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes.
Nous lisons au début du chapitre que Jésus se rendit dans sa patrie, dans le village de sa famille, à Nazareth, là où tout le monde le connaît, là où il a passé son enfance et toute sa jeunesse. Le jour du sabbat il se mit à enseigner dans la synagogue. Tout le monde est étonné et s'interroge sur l'origine de sa sagesse et comment il est possible que ce simple charpentier fasse de si grands miracles, alors que ses quatre frères n'ont pas de tels pouvoirs. Jésus les met en garde : "Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa famille." Il ne put faire là aucun miracle, à part quelques guérisons par imposition des mains. Marc souligne que Jésus est étonné par leur incrédulité.
Quel contraste avec la suite! Car Jésus envoya ensuite ses douze disciples en mission. Puis nous lisons: "Ils partirent et prêchèrent en appelant chacun à changer d'attitude. Ils chassaient beaucoup de démons, appliquaient de l'huile à beaucoup de malades et les guérissaient." (v. 12-13.) Même les disciples ont plus de succès que Jésus n'en a eu à Nazareth. C'est une grande mise en garde pour nous: si les gens rejetaient Jésus parce qu'ils le connaissaient, le danger est encore plus grand pour nous de rejeter un pasteur parce que nous le connaissons depuis sa jeunesse...
Notre texte commence au v.30 par le retour des apôtres : "Les apôtres se rassemblèrent autour de Jésus et lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné." Le travail d'évangélisation est un témoignage de tous les instants. Il est très fatiguant. Pour que leur prédication touche les auditeurs, pour que les malades soient guéris et les démons chassés, il faut une telle intensité de prière et un combat spirituel tellement dur, que les apôtres sont tout épuisés. Alors "Jésus leur dit : "Venez à l'écart dans un endroit désert et reposez-vous un peu. En effet, il y avait beaucoup de monde qui allait et venait, et ils n'avaient même pas le temps de manger. Ils partirent donc dans une barque pour aller à l'écart dans un endroit désert."
Ce qui se passa ensuite est une grande leçon avant tout pour les apôtres, donc surtout pour nous, les croyants. Posons-nous donc aujourd'hui la question, en demandant à Dieu le Saint-Esprit de nous éclairer : Quelle leçon Jésus veut-il nous donner par cette multiplication des pains ?
1° leçon : Nous devons voir la foule comme des brebis qui n'ont pas de berger. Nous lisons : "Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule et fut rempli de compassion pour eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger." Rendez-vous compte ! C'est sensationnel ! Non seulement Jésus a guéri les malades et chassé les démons, mais il a même donné ce pouvoir à ses disciples! Qui est donc cet homme si puissant, si bon et si différent des autres hommes de Dieu ? Il faut le rencontrer ! "De toutes les villes on accourut à pied." Aucun effort n'était de trop. Tous abandonnèrent leur travail et coururent vers Jésus et ses disciples.
Toute proportion gardée, cela me rappelle mes dix premières années à Strasbourg. Le magnifique témoignage de notre chorale régionale, même une seule fois par an, remplissait l'église, car nombreux sont les gens que nous avions invités et qui venaient. Nous les avions invités en les contactant, deux par deux, nous leur présentions l'Évangile quand c'était possible, nous leur donnions des invitations et nous répondions aux questions qu'ils se posaient. Certainement, aujourd'hui notre mission est un peu différente de celle des apôtres. La médecine fait des merveilles, et il y a sans doute beaucoup plus de gens qui ont des phobies que de vraies possessions démoniaques. Cependant, nombreux sont ceux qui ne connaissent pas l'Évangile et qui pourtant cherchent à connaître la vérité.
Aussi nous lisons :"Jésus vit une grande foule et fut rempli de compassion pour eux." Jésus est plein de compassion pour tous. Si vous cherchez à connaître la vérité et si vous cherchez un sens à votre vie, Jésus est plein de compassion pour vous. Ce que les médecins ne peuvent pas faire, Jésus le peut : Il peut vous guérir de vos péchés ! Il peut faire taire les accusations du diable et effacer votre dette envers Dieu. Il peut vous enlever votre culpabilité... Ce que les médecins ne savent pas faire, Jésus le peut : Il peut chasser vos démons, enlever vos peurs, vaincre vos objections, surmonter vos réticences et vous donner de vous approcher de lui avec une pleine confiance.
La 1° leçon de la multiplication des pains, c'est que Jésus a compassion de vous. Il est essentiel d'en avoir toujours conscience. Il est essentiel de savoir qu'il vous aime jusqu'à donner sa vie pour vous. "Le bon berger donne sa vie pour ses brebis..." (Jean 10, 11.) Voyons maintenant
La 2°leçon de la multiplication des pains : Nous avons besoin d'un berger ! Écoutez encore une fois notre texte : "Jésus vit une grande foule et fut rempli de compassion pour eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger." Avez-vous bien écouté ? Avez-vous bien compris pour quelle raison Jésus est plein de compassion et d'amour pour la foule ? Marc dit : "Parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger." Jésus a compassion non pas de gens qui sont bons, fiables et débrouillards, qui aiment Dieu et le cherchent, mais des gens qui sont comme des moutons sans berger.
Un mouton a besoin d'un berger. Il n'y a pas plus fragile qu'un mouton. Les moutons ne connaissent pas les dangers qui les guettent, quand rôde le loup. Si les moutons sont en haute montagne, ils ne savent pas descendre tout seuls vers la plaine et ainsi échapper aux rigueurs de l'hiver et à la mort toute proche. Il faut un berger pour les conduire, les protéger, les rentrer au parcage ou à la bergerie. Il faut un berger pour leur procurer le foin nécessaire, en hiver, pour les conduire à l'abreuvoir ou à une bonne source d'eau et pour soigner leurs bobos.
Jésus voit que nous sommes désemparés et perdus sans lui. C'est pour cela qu'il nous aime et qu'il nous donne son corps comme pain et son sang comme vin, son Esprit comme une eau rafraîchissante et sa Parole comme une lampe à nos pieds et une lumière sur nos sentiers. Ne te tiens pas éloigné de lui sous prétexte que tu es de Nazareth et que tu le connais depuis ton enfance ! Ne t'éloigne pas de lui parce que tu sais tout cela depuis longtemps ! Rappelle-toi ta joie quand, la toute première fois, tu as entendu sa Parole et que tu l'as reçue avec joie ! Rappelle-toi ton bonheur quand tu as appris qu'il est "le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis" et qui "cherche la brebis égarée, qui la prend dans ses bras et la ramène à la bergerie" !
Qu'est-ce qui a changé pour que tu n'accours plus avec cet empressement des 5000 qui laissent tomber tout leur travail et même leur famille pour s'asseoir aux pieds de Jésus ? Je vais te le dire : Ce qui a changé, ce n'est pas ton pasteur ou ta paroisse seulement, mais c'est avant tout toi qui as changé. C'est toi qui ne ressens plus le besoin de Jésus. C'est toi qui te trompes sur Jésus. Tu penses comme les frères Jacques et Jean que, ayant tout quitté pour lui, tu as mérité une faveur ? Tu penses comme Pierre qui était toujours le premier présent, que Jésus doit aussi t'écouter toi, maintenant que tu as un autre avis que lui, et faire ce que tu penses ? Ainsi, quand Jésus lui expliqua que c'était lui, l'agneau de Dieu qui devait beaucoup souffrir, être crucifié et mourir, Pierre le prit à part et le sermonna : 'Maintenant, Jésus, tu vas enfin m'écouter, pour une fois ! Je ne veux pas que ça t'arrive, à toi ! Laisse souffrir et mourir un autre que toi, mais toi, reste là pour nous enseigner ! Je tiens trop à toi pour te laisser partir ainsi...'
Ce qui a changé en toi, c'est que tu n'éprouves plus la soif de Jésus, de son pardon, de la délivrance de tes culpabilités et de tes peurs. C'est là le grand piège du diable pour les vieux amis de Jésus : ils oublient que sans lui ils ne sont rien, que sans lui ils ne peuvent rien faire, que sans lui ils sont perdus et condamnés, car sans lui tu gardes tes péchés et tu seras condamné à cause d'eux. Ce qui a changé en toi, dit le Seigneur à l'ange de l'église d'Éphèse, "c'est que tu as abandonné ton premier amour." Si donc ton abandon n'est pas encore un divorce avec Jésus, si tu as encore un lumignon de foi en lui, reviens ! repens-toi ! change d'attitude à l'égard de Jésus ! Cesse d'attendre des faveurs particulières et reviens à lui à cause de la plus grande des faveurs qu'il veut encore t'accorder : le pardon de tes péchés, le pansement de tes plaies spirituelles, la délivrance de tes esclavages et de la mort, et la vie éternelle !
La 2°leçon de la multiplication des pains est donc bien celle-ci : Nous avons tous besoin d'un berger !
Voici maintenant une 3° leçon : "Donnez-leur vous-mêmes à manger." Jusqu'à présent Jésus prêchait et agissait seul. Maintenant il délègue. Il choisit 12 apôtres, puis encore 70 ou 72 disciples, et les envoie 2 par 2 prêcher, guérir et chasser les peurs. C'est la mission de tout chrétien, d'être un témoin vivant de Jésus, le bon berger. C'est la mission de toute paroisse, d'inviter la foule à venir à Jésus. Pour cela, le Saint-Esprit en choisit certains et les appelle par l'église au ministère d'évangéliste ou de missionnaire, de pasteur ou de docteur, d'enseignant des enfants ou des adultes, et tout simplement aussi de diacre ou d'assistant paroissial.
Nous sommes comme les disciples : nous aspirons à la tranquillité et nous écoutons notre raison. "Comme l'heure était déjà bien tardive, ses disciples s'approchèrent et lui dirent : (...) Renvoie-les !" Mais Jésus ne l'entend pas de la même oreille que nous. Il ne nous laisse pas prendre sa place à la direction de sa mission. C'est lui le bon berger. Lui seul peut bien diriger. "Donnez-leur vous-mêmes à manger !" Quoi ? 5 pains et 2 poissons ? Pour toute cette foule ? En guise de réponse, Jésus leur ordonne de faire asseoir la foule. Ils s'assoient par rangées de 100 et de 50. Comptez ! 100 rangées de 50 personnes : 100x50= 5000. Jésus ! Tu ne vas tout de même pas... couper 5 pains et 2 poissons en 5000 morceaux ! Des morceaux petits comme ça ! De toutes petites miettes ! ... Eh bien Si ! Jésus va faire ça !
"Il prit les 5 pains et les 2 poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la prière de bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples afin qu'ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les 2 poissons. Tous mangèrent et furent rassasiés." Et les disciples, qui n'ont toujours pas mangé, peuvent enfin s'asseoir et manger à leur faim : ils ramassent 12 corbeilles pleines de morceaux de pain bien frais et de poisson séché...
Aujourd'hui Jésus nous a donné une triple leçon : 1° Nous devons avoir compassion des gens et les voir comme des brebis qui n'ont pas de berger. 2° Nous avons nous-même besoin de Jésus, notre bon berger ; et 3° Nous devons nous-même donner à manger à la foule notre Jésus, le Pain de la vie, le Sauveur du monde.
Que le Seigneur nous guide en tout cela, pour que sa mission continue et que de nombreuses âmes soient sauvées. Amen.