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Lignes 1-63 ajoutées:

Dimanche avant le Carême

  Psaume 31, 2  
  JL Schaeffer

« Éternel, je cherche refuge en toi ; que jamais je ne sois déçu! »

Quelqu’un m’a dit un jour qu’il n’y a pas de liturgies dans la Bible. C’est tout à fait faux ! On trouve des liturgies, c’est-à-dire, des indications de déroulements de cultes, en beaucoup d’endroits. Par exemple, Exode 12 prescrit le déroulement de la fête de la Pâque. En Exode 15, les hommes chantent un cantique à l’Éternel, et Miriam, la prophétesse, entraîne les femmes à leur donner la réplique. Le Lévitique prescrit de quelle manière il faut célébrer les différents cultes, et quelles sont les conditions de dignité requises des prêtres. Le cantique de Déborah (Jg 5) ou le cantique de David (2S 22) ainsi que ses psaumes contiennent beaucoup d’indications sur le déroulement des cultes qui plaisent à l’Éternel. Le prophète Esaïe (6) voit un culte céleste où les séraphins crient les uns aux autres : « Saint, saint, saint est l’Éternel, le maître de l’univers! Sa gloire remplit toute la terre. » C’est ce « Sanctus » que nous chantons dans la liturgie de la sainte Cène! De même, le prophète Ezéchiel prescrit les sacrifices et le service du temple (45-46.) L’ange accorde des visions similaires à l’apôtre Jean, concernant le déroulement du culte céleste avec l’adoration de l’agneau sacrifié pour nous racheter. Quant au Seigneur, il nous enseigne à prier « le Notre Père ». De même, en 1 Corinthiens 12, nous trouvons au moins un extrait de la confession de foi des apôtres, repris tel quel par le symbole de Nicée (v.3-8) mais peut-être aussi d’autres formules utilisées soit dans des cultes, soit lors de funérailles (v.20-28 ; 42-44; 53-55.)

Le Psaume 31 est un Psaume de David. Il est dédié « au chef des choeurs. » Qui est le chef des choeurs ? C’est le chef des chorales célestes, c’est-à-dire le Seigneur, l’Éternel lui-même. À lui seul doit monter ma prière.

Ce psaume 31 est à lui seul tout un culte, toute une liturgie! Je vous invite de réfléchir aujourd’hui, comme le résument les derniers versets, à ce que je viens faire au culte : 1° Au culte, je viens proclamer le nom de mon Dieu. J’affirme que lui seul est mon Dieu, et pas un autre. 2° Au culte, je viens dire à Dieu mon besoin de protection, de grâce et de délivrance. J’affirme que lui seul peut m’accorder cela. 3° Au culte, je viens bénir Dieu, je proclame que jamais il ne me décevra. Ma mission est d’affermir tous les croyants. Voyons cela plus en détail :

1° D’abord, je professe ma foi!!

Je proclame le nom du seul et unique Dieu, je professe que je l’aime et que je le suis, lui seul. Je lui dis (v.15): « Mais moi, je me confie en toi, Éternel! Je dis: Tu es mon Dieu! »

Beaucoup de gens s’attachent à des idoles, à des valeurs terrestres qui deviennent pour eux plus importantes que Dieu. La réussite, les distractions, la jouissance du moment présent, tout peut devenir ton idole si tu ne cherches pas avant tout la gloire de Dieu seul.

Au v.7, le chrétien est invité à dire: « Je déteste ceux qui s’attachent à des idoles sans consistance. » Comment est-ce possible? Comment puis-je me présenter devant Dieu en disant : « Je déteste » quelqu’un, alors que Dieu me dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »? C’est non seulement possible, mais obligatoire. Je ne peux pas adorer l’Éternel et lui dire: « Tu es mon Dieu! » tout en aimant ceux qui lui disent: « Pour moi tu n’es rien – en tout cas, beaucoup moins que l’argent et les plaisirs... » Je ne peux pas en même temps aimer la vérité et ceux qui mentent. Je ne peux pas en même temps honorer mes parents et approuver ceux qui les méprisent. Je ne peux pas en même temps aimer la loyauté et ceux qui trichent ou dissimulent. Si j’aime Dieu, j’aime aussi sa loi et ceux qui la pratiquent. Maintenant, si j’aime Dieu et donc sa loi, j’aime mon prochain comme moi-même. Alors, si mon prochain pèche contre la loi, c’est mon devoir d’amour de l’avertir et de l’instruire. Donc, si mon prochain pèche contre le premier commandement, c’est mon devoir d’amour de le prévenir qu’« on ne se moque pas de Dieu. Ce que l’homme sème, il le moissonnera aussi. »

Voilà pourquoi mon prochain qui n’adore pas le Seigneur me déteste et devient mon ennemi ou mon adversaire. Ceux qui me détestent, dit le Psaume, « m’ont tendu un piège » (v.5), « j’apprends les mauvais propos de plusieurs, je suis assailli de terreur quand ils se concertent contre moi et complotent de m’enlever la vie. » (v.14.)

En lisant ce psaume, je vois tous les adversaires de David défiler sous mes yeux :

d’abord, je vois ses 7 frères aînés, jaloux de ce petit dernier qui a reçu l’onction plutôt qu’eux, qui a osé défier Goliath, le géant, et qui est acclamé pour son courage et sa bravoure. Ensuite, je vois le roi Saül qui pose à David plein de pièges et qui le poursuit avec son armée. David doit s’exiler chez les Philistins et simuler la folie pour sauver sa peau. Sans cesse Saül use de stratagèmes et de trahisons pour l’abattre. Puis je vois ses fils aînés, trop avides de gloire pour attendre patiemment sa mort et savoir lequel il désigne pour lui succéder. Je vois le vieux David qui doit fuir devant son propre fils Absalom et son armée qui l’a trahi ! Ce psaume 31 est à lui seul tout un culte, toute une liturgie! Car, 1° Au culte, je viens proclamer le nom de mon Dieu. J’affirme que lui seul est mon Dieu, et pas un autre. Cela m’engage à aimer ses enfants et à détester ses adversaires.

C’est ce que fait David. Plutôt que de se plaindre et de pleurer sur son sort – ses années de fuite, sa honte d’avoir élevé des fils ingrats et rebelles – il proclame le nom de Dieu. Il affirme que lui seul est sa forteresse, son refuge, son libérateur, ou encore son rocher, son protecteur, sa haute retraite. Il se confie en lui. Il remet son esprit entre ses mains.

C’est ce que nous faisons quand nous allons au culte, dans la première partie, appelée l’« Ouverture » : Nous chantons un cantique de louange et de confiance, d’adoration et de joie. Nous sommes heureux de pouvoir célébrer le Seigneur. Puis nous chantons : « gloire soit au Père, gloire au Fils, gloire au St Esprit, aux siècles des siècles. »

Ensuite vient la 2° partie: 2° Au culte, je viens dire à Dieu mon besoin de protection, de grâce et de délivrance. J’affirme que lui seul peut m’accorder cela. D’abord, mon besoin de protection et de délivrance. V.2: « En toi, Éternel, je cherche refuge ; que jamais je ne sois déçu. » V.8: « Tu vois ma misère, tu connais les angoisses de mon âme. » V.10: « Aie pitié de moi, Éternel, car je suis dans la détresse; j’ai les yeux, l’âme et le corps rongés par le chagrin. V.11: « Ma vie s’épuise dans la douleur, et mes années dans les soupirs. »

Mais je n’ai pas seulement besoin de protection et de délivrance à cause des ennemis de Dieu qui sont extérieurs à moi et qui m’en veulent de ce que je sois son enfant qui l’adore et qui se confie en lui seul. J’ai en plus des ennemis intérieurs. J’ai des péchés. J’ai donc besoin de grâce et de pardon. David confesse, v.11: « Ma force faiblit à cause de ma faute, et mes os dépérissent. » David n’oublie pas sa faute contre Urie, dont il a détourné la femme et qu’il a ensuite abandonné à la mort dans la bataille. Il est conscient que si ses fils aînés se sont dressés contre lui, c’est parce qu’il les avait en quelque sorte abandonnés quand il a « divorcé » de leurs mères et fait de Bathshéba sa favorite et du jeune Salomon son préféré. Absalom ne s’est-il pas plaint de ce que son père l’ait négligé pendant 3 ans après l’avoir réhabilité? David a de nombreuses fautes de négligence et d’injustices de mari et de père à confesser à Dieu. Aussi se sent-il faiblir et dépérir sous le poids de la culpabilité.

Si une faute refait surface en toi, même si elle est ancienne, ne cherche pas à l’enfouir à nouveau dans l’oubli. Va plutôt la confesser à ton pasteur et ainsi t’en décharger devant Dieu. Nous faisons cela après avoir chanté la gloire de notre Dieu. Avec David nous disons notre déchéance: « J’ai dit: je confesserai mes transgressions à l’Éternel » ; et en même temps nous disons avec lui notre foi certaine, basée sur la Parole de que le prophète Nathan lui a donnée de la part de Dieu : « Et tu as pardonné la faute de mon péché. » Enfin, après avoir confessé nos péchés et imploré la miséricorde du Seigneur, nous recevons de la bouche de Dieu lui-même, par la voix de notre pasteur, l’assurance du pardon de Dieu.

Aussitôt, cette douce certitude nous fait exulter et chanter d’allégresse avec le choeur des anges, qui chantèrent la nuit de Noël : « gloire soit à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, et envers les hommes bonne volonté. » Enfin, notre coeur croyant est tellement heureux et sûr d’être pardonné, que nous chantons deux fois « Amen » pour affirmer notre certitude et notre joie. [Dans notre seconde liturgie, nous chantons deux fois cette joie avec les paroles de David: « Oh qu’heureux est celui dont le péché est remis! Oh qu’heureux est celui qui se sait pardonné... »] Donc,

2° Au culte, je viens dire à Dieu mon besoin de protection, de grâce et de délivrance et j’affirme que lui seul peut m’accorder cela.

David résume cela avec cette affirmation, v.23: « Je disais dans mon trouble: je suis chassé loin de ton regard; mais tu as entendu mes supplications quand j’ai crié vers toi. » Il nous arrive de dissimuler un péché jusqu'à ce que nous n’en pouvons plus et finissons par le confesser. De même, il arrive que Dieu fasse semblant d’être sourd. Il met alors longtemps notre foi à l’épreuve, avant de nous accorder sa délivrance et sa paix. Mais nous ne doutons pas de sa bonne volonté envers nous, car ses promesses de délivrance et d’exaucement sont nombreuses et fermes. C’est pourquoi,

3° Au culte, je viens bénir Dieu.

Je proclame que jamais il ne me décevra. Ma mission est d’affermir tous les croyants.

Je ne viens pas seulement au culte pour moi. Je viens avant tout pour Dieu et pour tous les croyants, c’est évident ! Je viens avant tout pour Dieu, pour le bénir et lui dire mon entière confiance que jamais il ne me décevra. Il m’a donné la vie. Il a racheté ma vie. Il a renouvelé ma vie. Cette triple action de mon Dieu trois fois saint est la triple raison pour laquelle « je veux bénir l’Éternel en tout temps; sa louange sera toujours dans ma bouche. » (Ps. 34, 2.)

Dès les premiers temps de l’Église, on célébrait des cultes tous les jours dans les villes, et du matin au soir. « En tout temps », dit le psalmiste. Comme la vieille Anne: « Âgée de 84 ans, elle ne quittait pas le temple; elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. » Pas étonnant qu’elle ait accueilli dans l’enfant Jésus le Sauveur promis, quand elle a entendu la prophétie du vieux Siméon. Puis elle a parlé de Jésus « à tous ceux qui attendaient la délivrance à Jérusalem.»

Anne avait compris que notre mission est de bénir Dieu, de proclamer notre confiance en lui et d’affermir tous les croyants. Et vous? David vous exhorte: « Aimez l’Éternel, vous, tous ses fidèles... Fortifiez-vous et que votre coeur s’affermisse, vous tous qui espérez en l’Éternel! » (v.24s.)

La suite du culte est là pour nourrir notre amour de Dieu, fortifier notre foi, affermir notre coeur et nous donner du courage pour toute la semaine qui vient et même pour toute la vie. D’abord, nous lisons un paragraphe de l’ancien Testament, pour bien comprendre que notre Dieu a parlé et oeuvré dès la création du monde et au milieu du peuple porteur de ses promesses. Ensuite nous écoutons une instruction des apôtres, - une lecture choisie dans une épître, pour bien suivre les recommandations que le Seigneur leur a faites. Enfin, dans la lecture de l’Évangile, nous laissons le Seigneur Jésus nous enseigner directement. Puis nous lui confessons notre foi et lui chantons le « cantique de la semaine » qui répond à l’instruction et au thème du jour. Les paroles de ce cantique nous aident à exprimer notre foi toute la semaine, tout comme les paroles des trois lectures bibliques nous accompagnent toute la semaine.

Mais la foi des chrétiens n’est pas morte. Elle ne s’arrête pas au temps des apôtres. La prédication doit ainsi faire le pont entre la parole d’autrefois et les besoins d’aujourd’hui, entre la vie d’autrefois et la vie d’aujourd’hui, entre l’espérance d’autrefois et l’espérance d’aujourd’hui, entre les dangers d’autrefois et les dangers d’aujourd’hui...

Une bonne prédication ne doit pas seulement répéter la Parole écrite: celle-ci, chacun la lit chez lui et il en entend de larges extraits tous les dimanches. Une bonne prédication ne doit pas non plus se contenter de répéter les certitudes et les avertissements des apôtres. Elle doit, bien sûr, me montrer la beauté de la Parole de Dieu, comme je vous ai montré aujourd’hui comment la beauté de notre culte est déjà exprimée dans le psaume 31. Mais elle doit aussi me montrer comment la Parole de Dieu s’applique à ma vie, et cela même là où ça ne plaît pas du tout à ma vieille nature orgueilleuse, égocentrique et paresseuse. J’espère en tout cas vous avoir montré aujourd’hui « qu’il est bon de te louer, Éternel, et de célébrer ton nom, Très-Haut, d’annoncer le matin ta bonté et pendant les nuits ta fidélité. » (Ps. 92.)

Pour conclure, relisez bien chez vous ce Psaume 31 qui à lui seul est tout un culte, toute une liturgie. Amen.

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Page mise à jour le 19/02/2010 07:48